Spécialisation versus généralisation
Parmi les partenaires de la formation professionnelle, les organisations du monde du travail (OrTra) sont responsables des contenus de la formation professionnelle initiale en leur qualité d’associations économiques ou de branche. Il n’est donc pas toujours évident de concilier les besoins du marché du travail, qui tendent vers une spécialisation toujours plus forte au sein des différents champs professionnels, allant parfois jusqu’à la création de nouveaux métiers, avec le mandat de formation qui vise à dispenser une formation initiale généraliste et diversifiée sur le plan professionnel. Plus la mobilité augmente sur le marché du travail et plus les changements de professions voire de branches sont fréquents, plus il est nécessaire de disposer d’une formation élargie, y compris dans la formation professionnelle.
Connaissances professionnelles versus enseignement de la culture générale
Qu’est-ce qui est le plus important: l’apprentissage de l’allemand, une compétence à ne pas sous-estimer dans une Suisse plurilingue, ou l’approfondissement des connaissances professionnelles dans un secteur donné? Le débat sur ce qui constitue le bon rapport entre l’enseignement de la culture générale (eCG) et l’enseignement des connaissances professionnelles n’est pas nouveau, mais il a gagné en importance ces dernières années, notamment en raison de la tendance à l’académisation. Par rapport à la part d’eCG dispensé dans les écoles de formation générale comme les gymnases, celle dispensée dans les écoles professionnelles est nettement moindre. Étant donné que la responsabilité du contenu de la formation incombe aux employeurs, l’accent est fortement mis sur les connaissances professionnelles. Ce n’est pas fondamentalement une erreur, mais cela complique la perméabilité vers le degré tertiaire. Il faut donc trouver des solutions appropriées dans ce domaine. Actuellement, le plan d’études cadre pour l’eCG est en cours de révision, et la promotion des compétences linguistiques y représente l’un des principaux aspects à renforcer.
Taux de réussite
Le nombre des résiliations de contrats d’apprentissage a augmenté ces dernières années, atteignant plus de 20 % des contrats signés. Certes, environ 80 % des personnes concernées trouvent rapidement une nouvelle place d’apprentissage, mais la tendance montre que les défis augmentent. Certains changements sociaux, les pressions psychologiques et les difficultés liées à certaines situations familiales peuvent entraver la réussite d’une formation. Si l’objectif de 95 % de réussite est atteint pour les Suissesses et les Suisses, le taux de réussite est nettement inférieur chez les personnes issues de la migration, et ce, même si elles ont suivi l’école obligatoire en Suisse. Du point de vue de l’immigration, cette situation est insatisfaisante. De nouvelles solutions s’imposent.
